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30 mars 2006

Nouvelles

"C'est vrai qu'on est mal assis là

Qu'on est mal assis là

Qu'on est mal assis là

On est mal assis...",

comme le chante Pauline Croze. Humeur d'un mois, d'un an. La vérité tient en une ligne, dans une de ces lignes à qui je fais dire ce que je veux. Comme toujours. Parce que je n'ai sans doute toujours fait tout ça, depuis le début, pour ne retrouver, dans tous ces déluges de lignes, qu'une seule chose : moi. Avant de ne parler que de moi, j'ai fait mine de m'interesser aux autres, aux anciens, aux plus intelligents et plus originaux que moi. J'ai fait mine, au sens propre comme au sens figuré. J'ai toujours proclamé ma superficialité. "J'ai fait mine", parce qu'aujourd'hui je ne sais pas ce qu'il me reste, parce que ces concours me font penser que je n'ai peut-être été qu'un imposteur. J'ai traversé les quatre premières années de mes études soit-disant supérieures comme un oiseau. J'aimais ça. J'aimais, tout court. J'ai puisé dans toutes ces lignes des relans de moi, des flux, des reflux, des ombres et des éclats.

"C'est vrai qu'on est mal assis là"...J'ai mis quatre ans à deployer ma robe, à m'assurer de la stabilté des quatre pieds, à vérifier l'épaisseur du dossier, à regarder ceux qui étaient assis à côté de moi. J'ai tourné autour de la chaise, en me disant qu'une fois assis, je pourrais toujours me relever, et disparaître.

Il y a eu ce premier obstacle. A la fin de la troisième année, celui que j'aimais a essayé de retirer la chaise derrière moi. Envoyer balader. Mais on n'envoie pas tout balader comme ça. Suis resté longtemps à terre. Prostré, le dos tourné, comme un enfant à qui on aurait fait une mauvaise farce. Je me suis relevé, tant bien que mal, avec un mal de dos qui ne me lâchera(it) plus.

Quatrième année. J'ai recommencé ma marche nuptiale autour de cette chaise. J'ai donné un sexe à mes mots, à l'occasion. J'ai donné des mots au sexe de l'autre. J'ai essayé de comprendre "pourquoi la voix", j'ai choisi une "elle" parmi les "elles". Ca a marché, j'étais sur la bonne voie. 100 pages à ne voir encore que moi derrière cette écran qu'elle formait. 100 pages scolaires pour tenter de dire ce qui me hante: les mots et la voix. Il y avait déjà un progrès, un peu de vie dans ces lettres mortes.

J'étais sur la bonne voie. J'y étais presqu'à deux. Je l'ai vu. "Amant virtualisé-idéalisé-explosé-somme de tous mes amants-et pourtant si singulier". Il y a eu toute cette immonde vérité, basée sur un joli mensonge, et tout un mensonge insupportable basé sur une vérité idyllique. Toute la vérité. En pleine gueule. Coup de pied au...Cul. Et pourtant ce n'est rien de tout ça et un peu de ça. Il m'est impossible de demêler le vrai du faux, un an après. Et si (moi aussi?), je filais une grande métaphore..Copie ratée et pourtant copie qu'on garde, si jamais on avait la possibilité de la corriger. Sans doute le premier où, bizarrement, je ne m'y voyais pas. Aucune possibilité de la façonner à mon image. Il était tellement proche à priori qu'il aurait été sacrilège de vouloir le rapprocher trop près de moi. C'était vertical, pas horizontal. Et finalement une deuxième chute qui n'en est pas une. (Comme toujours, ne rien regretter)....enflammons-nous!

"On est mal assis là". Nous y revoilà. On m'y a invité, j'ai accepté, en anglais de surcroît. Prêt à essayer une autre fois, une troisième fois. Six mois à regarder la vie se faire, à reprendre confiance. A me plonger aussi à nouveau dans d'autre "moi" en mots, mais avec la certitude que ça ne me plaisait plus, que j'étais parti déjà trop loin, qu'il était impossible de me romaniser, de m'essayer, de me théâtraliser..."les mots et la voix", j'aurais du en rester là. Six mois, portés par un amour vrai, qui voilait un ennui des mêmes mots que j'aimais pourtant avant.

Quand il a tenté de me clouer à ma chaise pour de bon, quand il a tenté de m'y assigner, quand il a employé ces mots qui n'avaient jamais existé dans mon dictionnaire, ces bras qui ne faisaient pas partie de ma géographie humaine, j'ai hurlé. Littéralement. CRIS, HURLEMENTS, LARMES. Plus besoin de faire de phrases.

Je suis toujours cloué sur cette chaise, une place vacante à côté de moi, place pleine de sang, rayée de marques d'ongles et baignée de sueurs froides. Je suis sur ma chaise, seul heureusement, seul malheureusement.

J'ai fait exprès de ne parler que des trois qui importaient. Il y en a eu des autres, il y en a. Mais je ne leur donne aucune place, et ils le savent. Juste un strapontin, de temps en temps. On peut dire que c'est odieux. Je dirais plutôt que c'est intense, une heure, une nuit. Et tout le monde sait que c'est ça qui en fait le charme, lui, eux, moi, vous. (Ne rien regretter, j'en suis sûr)

Alors quoi...?

"On est mal assis là". Certes, mais une autre place, un autre lieu me tentait depuis longtemps, fait plus que me tenter maintenant, m'aspire, m'inspire. A croire qu'"elle" avait raison..."elle" disait : "je souhaite toujours qu'un ouragan m'emporte, c'est pourquoi je me suis attaché sur ce fauteuil avec des sangles de vélos". J'avais dit que c'était la phrase au monde que je préférais, sans me rendre compte de ce que cela signifiait vraiment, sans faire ce parallèle. Je m'en rends compte maintenant, j'ai cherché une place, un siège, pour mieux me catapulter ailleurs, sur le devant de la scène. (Sur le devant de la scène?..). On m'y a aidé, on m'y a incité. Pas les personnes que l'on croît, celles qui nous tiennent physiquement, chaque jour, même si on dit que l'on est très fort. (On est très fort parce qu'on a des personnes autour de soi).

D'autres personnes, qui le savent ou pas, qu'on remercie chaque fois qu'on leur parle, qui trouvent ça étrange, gênant, ou agréable. Qui sont aussi indispensables que les premières finalement. Aucun nom, ce serait trop facile, et puis de vrais noms elles n'en ont toujours pas...Des personnes qui font que l'ouragan se rapproche, à grand pas. Qui font que je ne peux plus bouger de cette chaise à laquelle j'ai été cloué de force, au milieu de ruines, et que je commence à apprécier de nouveau. Je laisse les mots des "autres, anciens, plus originaux et plus intelligents que moi". Je commence à m'auto-citer. (Premier pas réel vers "moi"?)

"On est mal assis là", difficile transition vers un ailleurs, en craignant que la chaise ne soit électrique. Prêt à tout exploser, à m'exploser. Faire de moi un "Micmac" intelligible, explorer ma voix et mes mots, tenter de croire qu'il y a quelque interêt à me jeter dans cet océan bleu tendre, teinté de fumées douces, de ruines romaines animalisées. Prêt à plonger dans ces dix mille ruines et tentations éparses. Prêt à mordre à l'hameçon...Chaise électrique, prête à décoller. (Est-ce que tout ça vaut vraiment la peine?)

Il m'importe de vivre jusqu'à août, septembre. (Ne rien regretter, j'en suis sûr).

"On est mal assis là"........mais "Je souhaite toujours qu'un ouragan m'emporte, c'est pourquoi je me suis attaché sur ce fauteuil avec des sangles de vélos".

Prémonitoire, proleptique. (Rires gênés, humour noir, attendu au tournant, collibets)

Oserai-je?

Mon coeur est un micmac

De cibles, de flêches, de flaques

Et quand la vie déchante

C'est alors que je...

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